Le diamant, par sa rareté, règne en maître incontesté en joaillerie. Symbole de luxe et d'éternité, il est aujourd'hui au centre d'un débat éthique et environnemental crucial. De nombreuses marques font le choix d’utiliser uniquement des diamants synthétiques pour une question d’éthique. Les consommateurs de diamants, clients et entreprises, sont de plus en plus soucieux du rôle qu’ils jouent dans cette industrie controversée.
Les caractéristiques du diamant
Le diamant, connu pour être l'un des matériaux naturels les plus durs dans le monde des pierres précieuses avec une dureté de 10 sur l’échelle de Mohs. Les diamants naturels sont créés lorsque le carbone est soumis à forte pression et à la température. La façon de tailler le diamant est un facteur déterminant dans l'attribution de sa qualité. En effet, il doit être tailler de sorte que le faisceau lumineux entre et sorte au même endroit pour garantir une brillance et un éclat maximal. Les plus beaux diamants possèdent 57 facettes dans des dimensions précises afin d'obtenir une symétrie et des proportions parfaites.
Le marché du diamant est majoritairement détenu par cinq grandes entreprises : De Beers (Afrique du Sud), Alrosa (Russie), Rio Tinto (Australie), Dominion Diamond Mines (Canada) et Petra Diamonds (Royaume-Uni).
L’importance de l’origine du diamant
Dans les années 90, une guerre civile éclate dans plusieurs pays d’Afrique. L’extraction et la commercialisation illégale des diamants était alors appelée « blood diamonds » et représentaient environ 4% de la production mondiale. Le problème des diamants issus du conflit est la plus grande menace qui pèse sur la confiance des consommateurs vis-à-vis des diamants. En réaction, l'industrie et les Nations unies ont lancé le processus de Kimberley en 2003. Le processus de Kimberley est une initiative menée conjointement par les gouvernements, l'industrie et la société civile, qui a pour objectif de mettre un terme à la circulation des diamants de la guerre. Le processus de Kimberley a réussi à endiguer le flux de "diamants du sang", puisque le Conseil mondial du diamant estime que 99,8 % de l'offre mondiale de diamants bruts ne sont pas des diamants provenant de zones de conflit. Tous les pays d'extraction de diamants, à l'exception de la République Centrafricaine, font désormais partie du processus de Kimberley.
Nous parlons beaucoup du diamant à propos de ces questions de responsabilité environnementale et sociale mais sachez que cela vaut pour toute pierre précieuse et fine.
La vraie valeur du diamant
De Beers a pendant longtemps eu le monopole sur le marché du diamant et c’est principalement à eux que nous pouvons attribuer l’augmentation de la valeur du diamant à travers les générations. Par une stratégie marketing agressive et un contrôle quasi monopolistique sur l'approvisionnement, De Beers a réussi à instaurer l'idée qu'un diamant est indispensable aux grandes déclarations d’amour notamment, faisant ainsi grimper artificiellement sa valeur. La valorisation du diamant est expliquée par la théorie de Veblen. Un bien de Veblen est un article dont la demande augmente en même temps que son prix. De Beers a raréfié la circulation du diamant et augmenté leurs prix progressivement, leur donnant davantage de valeur auprès des consommateurs. La demande de bijoux en diamants a donc augmenté pour leur rareté et leur prestige. Plus les diamants étaient chers, plus les personnes fortunées souhaitaient s’en procurer, symbole de pouvoir et de richesse. Aujourd’hui, l’image du diamant est bien ancrée dans notre société et c’est pourquoi le marché du diamant synthétique peine à rivaliser. Le diamant naturel possède une valeur intrinsèque que le diamant synthétique ne peut avoir étant produit par des machines en quelques semaines et non par la nature. En enlevant ce côté magique d’un mécanisme terrestre qui à travers les années a produit un minéral aussi solide que scintillant, le prestige et la rareté du diamant synthétique est bien moins grand aux yeux des consommateurs. C’est l’une des raisons pour lesquelles les grandes maisons de haute joaillerie n’ont pas pris la direction du diamant synthétique pour le moment.
Les diamants synthétiques, diamants d’avenir ?
Face aux enjeux éthiques et environnementaux, les diamants synthétiques gagnent du terrain dans notre société moderne. Conçus en laboratoire, ils offrent une alternative, à priori moins dommageable pour l'environnement et exempt de conflits éthiques associés à l'extraction minière. Les diamants de synthèse sont fabriqués à partir du même procédé chimique que les diamants naturels, soit la cristallisation du carbone. Ces diamants, indiscernables à l'œil nu des diamants naturels, permettent une pureté et une clarté parfaite à des prix plus abordables que les diamants naturels, environ 10 fois moins chers.
Ce ne sont pourtant pas de fausses pierres ou des imitations, car elles ont la même composition et qualité que les diamants naturels et répondent aux mêmes critères des 4C. Néanmoins, la production de diamants synthétiques n'est pas sans impact, notamment en termes de dépenses énergétiques nécessaires à leur fabrication. Pour fabriquer un diamant synthétique, le carbone est soumis à de très hautes températures et sous forte pression à la surface de la terre pendant plusieurs semaines, 24h/24, afin de reproduire les conditions naturelles dans lesquelles le diamant se forme à des kilomètres sous terre. Malgré tout, les laboratoires assurent que cette dépense énergétique n’est rien comparée à l’impact environnemental que produit l’extraction minière du diamant. Cependant, il est quasiment impossible de comparer ces deux procédés avec des données réelles, car la dépense énergétique du processus d’extraction est difficilement quantifiable.
Bague diamant : alternatives éthiques et environnementales
Sourcer un diamant naturel est une tâche complexe. La pierre passe par de nombreux intermédiaires avant d'arriver en Europe, rendant son origine parfois nébuleuse. C'est un défi que la joaillerie Nicolas Favard relève en se procurant ses gemmes auprès de gemmologues sérieux et de confiance. De plus, nous privilégions dans la mesure du possible et en fonction de la demande des clients le recyclage des diamants et des matières. Pour ceux attachés à l'authenticité du diamant naturel mais soucieux de l’environnement et des conditions de travail dans les mines, l'atelier propose une alternative : réutiliser les diamants déjà montés sur un bijou plus ancien qui a déjà été extrait des années auparavant et se trouve donc déjà en circulation. Cette démarche s'inscrit aussi dans une volonté de réduire l'empreinte environnementale liée à l'extraction de nouvelles pierres ainsi qu’en réutilisant l’or des bijoux des clients.
L’atelier Nicolas Favard valorise les diamants taille ancienne dans ses créations et offre une nouvelle vie à ces pierres chargées d'histoire. Les diamants taille ancienne, avec leurs caractéristiques uniques et leur esthétique historique, sont remis au goût du jour, répondant à la fois aux préoccupations éthiques des consommateurs et à leur désir d'unicité.
En conclusion, le choix ne revient qu'à vous d'opter pour l'une de ces trois options :
Un diamant naturel vous offrira un sentiment de rareté et de prestige de par son image luxueuse et son prix onéreux si vos moyens le permettent, mais il est loin d'être parfait d'un point de vu éthique et environnemental.
Un diamant synthétique vous offre une solution éthique et la possibilité de se procurer un diamant de grande qualité à moindre coût.
Un diamant taille ancienne n'assure pas une origine irréprochable mais étant déjà en circulation depuis des années, le recyclage des matière est une option éco-responsable pour les personnes qui souhaitent un diamant naturel. Notez quand même qu'il est moins éclatant qu'un diamant moderne de par la façon de le tailler.
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